Solitaires matins de vacances   

La route du village qui dort   

Étranges qualités de silences   

De ceux qui ressemblent à la mort… 

Résurgences de petite enfance 

Un soleil implacable , une cour   

Pauvre chien compagnon de souffrance  

Fillette cherchant l’ombre

                                 … et l’amour

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Des seigneurs jadis en leur cour

M’invitaient à donner l’aubade ;

Je composais des chants d’amour

Pour bercer leur esprit malade .

Mais si , discrète , une servante

Je surprenai main sur le cœur ,

Je repartais l’âme contente , 

Laissant en secret une fleur…

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Apprendre que Paul, seul, s’en est allé ,

Et soudain ce rêve – (intime espérance) -

De se retrouver qui devient Silence ,

C’est un bout de soi, détaché , volé .

Nous avions même âge , et mêmes amours ,

Ah, ce nom, si cru, transperçant la page ! 

Ce grand cri : Pas toi, Frère de voyage !

Et son petit rire, au ciel pour toujours…

Le ciel n’est plus qu’un long nuage 

Une pellicule d’argent

Dont les reflets de satin blanc

Éclairent l’aube après l’orage .

Et soudain le soleil , voilé  ,

Plus éblouissant que la veille ,

Vient nimber d'or pâle la treille

Où soupire , apaisé , l’été ...

J’ai pris le vieillard par la main

Celui qui m’attend près de l’âtre

Celui que je serai demain

Ce vénérable au front d’albâtre…

Car si la vie a d’autres plans,

Quand d’autres brûlent leur jeunesse

Moi je veux boire aux cheveux blancs

Le lait futur de la sagesse…

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Où sont de tes mots la douceur

Qui nous parlait comme une sœur ,

Et cette sérénité d’Âme

Dont brillait dans tes yeux la flamme...

D’un jour à l’autre ta rivière,

Du ciel a perdu la lumière… 

Poète ! mais qui t’a volé

Ton cœur, et son chant étoilé...

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